Historique du Service Social au Cameroun - LE SERVICE SOCIAL POST-COLONIAL AU CAMEROUN ET SES REFORMES
LE SERVICE SOCIAL POST-COLONIAL AU CAMEROUN ET SES REFORMES
En 1961, le décret n° 61-94 du 21 juin 1961, portant création d’une Commission supérieure pour la protection de l’enfance en danger moral confirme les options du Cameroun en ce qui concerne l’enfance inadaptée, option prise à la suite de la conférence internationale de Dar-es-Salaam du 30 août 1953.
En 1962, le Docteur Simon-Pierre TSOUNGUI, alors Ministre Fédéral de la Santé Publique et de la Population et un Expert suisse, publient une étude sur le Diagnostic de la délinquance juvénile au Cameroun, insistant sur la formation d’un personnel qualifié.
En 1965, le Ministère de la Santé Publique et de la Population est devenu le Commissariat Général à la Santé Publique et à la Population, par décret n° 65/DF/238 du 04 juin 1965, organisant le Commissariat. Le Service Social a cinq bureaux : le Bureau de l’éducation sanitaire, le Bureau de l’aide à la famille, le Bureau des centres sociaux, le Bureau de la démographie, le Bureau du développement du centre communautaire.
En février 1966, le siège du Service Social est transféré de Douala à Yaoundé. Cette délocalisation s’accompagne d’une modification importante de ce Service qui se amputé du Bureau de l’Education Sanitaire est le par décret n°66/DF/421 du 22 août 1966 modifiant le texte précédent du 04 juin 1965 qui ramène les Bureaux du Service Social de 5 à 4..
Toujours en 1966 aussi, l’EFEAS (École Fédérale des Éducateurs et Assistants Sociaux) est créée et inaugurée le 18 juin 1967 à Bétamba, son décret d’application n° 68/DF/421 est signé du le 15 octobre 1968. Sa mission principale est la formation professionnelle des Educateurs et Assistants Sociaux spécialisés en matière de protection de l’enfance, de l’individu et de la famille, et des préventions et traitements de l’inadaptation juvénile et sociale.
En 1970, par décret n° 70/DF/273 du 12 juin 1970, le Commissariat Général à la Santé Publique redevient le Ministère de la Santé Publique et de la Population. Et la grande innovation est l’érection du Service des Affaires Sociales en Direction ayant pour missions : la protection de l’individu et de la famille, la prévention de la délinquance juvénile et de l’inadaptation sociale, l’assistance aux infirmes, le contrôle et la coordination des œuvres sociales privées, la liaison avec l’Organisation des Femmes de l’Union Nationale Camerounaise (OFUNC), la coordination de toutes les organisations féminines internationales, la formation du personnel social. Le Ministère de la Santé Publique et de la Population est réorganisé deux ans plus tard par décret N°72/DF/217 du 22 avril 1972. Dans sa nouvelle organisation, la Direction des Affaires Sociales se retrouve avec deux Services : le Service de l’action sociale et le Service de la protection des mineurs ; et trois Bureaux : le Bureau de la protection de la première enfance et de l’éducation enfantine, le Bureau de la documentation et de l’information, le Bureau de l’aide sociale. Jusqu’en 1972, l’autorité de supervision du Service Social est le Ministre de la Santé Publique et de la Population, assisté d’un Ministre Adjoint chargé de la Direction des Affaires Sociales.
D’autres textes créant et organisant des institutions publiques d’encadrement des couches vulnérables, et notamment des enfants, sont révélateurs d’un frémissement pour la création d’un département ministériel entièrement dédié aux questions sociales, à l’instar des décrets :
- N° 72/461 du 02 septembre 1972 portant organisation et fonctionnement du Centre d’Accueil et d’Observation pour Mineurs de BEPANDA à Douala qui accueille les mineurs délinquants en détention préventive, les mineurs vagabonds ou en danger moral, les mineurs présentant des cas d’urgence, les mineurs soumis à une rééducation à court terme ;
- N° 73/115 du 22 mars 1973, portant organisation et fonctionnement du BORSTAL Institute de Buea qui a la même mission que le Centre d’accueil de Bépanda , sauf qu’il reçoit les mineurs de 12 à 18 ans ;
- N° 73/333 du 25 juin 1973 portant organisation et fonctionnement de l’Institution Camerounaise de l’Enfance (ICE) de Bétamba. L’ICE est un Centre de resocialisation pour garçons mineurs âgés de 12 à 16 ans dont la socialité, la moralité et l’éducation sont compromises, ainsi que les mineurs délinquants ou abandonnés qui lui sont confiés par les tribunaux. L’objectif de la création de ces Institutions est la restructuration de la personnalité des mineurs ainsi placés ainsi que la réalisation de leurs potentialités afin qu’ils accèdent à l’autonomie et à la responsabilité sur les plans affectif, professionnel, moral et social ;
- N°73/774 du 11 décembre 1973 portant sur l’organisation de l’administration pénitentiaire qui permettait officiellement aux Assistants sociaux d’intervenir directement à l’intérieur des prisons. Il définit l’assistance sociale aux détenus qui consiste au relèvement moral des détenus et à leur réintégration sociale après libération. Avec ce texte, les Assistants sociaux peuvent travailler au Ministère de l’Administration Territoriale.